L'OIT procède à une étude de faisabilité sur l'intégration de la protection sociale en à la transition écologique en Côte d'Ivoire
L’Organisation
Pour rappel, ces dernières années, les politiques, les entrepreneurs et l’opinion publique du monde entier ont compris l’importance que revêt le changement climatique, appelé sans doute à devenir le principal enjeu social et environnemental du XXIe siècle. Alors que se profile un goulet d’étranglement vers 2050, le changement climatique s’accélère et doit être maîtrisé. Jusqu’à cette date, la population mondiale devrait continuer à croître pour se stabiliser aux alentours des 9 à 10 milliards de personnes. Dans le même temps, le monde continuera à aspirer à une amélioration de son bien-être matériel et à l’éradication de la pauvreté qui, encore aujourd’hui, affecte près de la moitié du globe. Ces objectifs ne pourront être atteints que grâce à une croissance économique génératrice d’emplois en nombre et en qualité suffisants pour les milliards de travailleurs pauvres condamnés à vivre, aujourd’hui, avec moins de deux dollars par jour.
C’est à cette occasion la Côte d’Ivoire s’est engagée à mettre en œuvre les axes majeurs de l’orientation stratégique de la transition écologique contenus dans l’accord de Paris de 2015, visant à aider les pays à tous les niveaux de développement pour poursuivre leurs objectifs climatiques, afin de maximiser la création d’emplois décents ; anticiper les impacts sur l’emploi ; assurer une protection sociale adéquate et durable pour les pertes d’emplois et déplacements ; développer les compétences et le dialogue social ; réduire les inégalités, soutien aux industries, aux travailleurs et communautés qui ont eu un impact négatif.
Pour N’goran Koffi Marcos, Coordonnateur du projet et représentant la Directrice du Bureau Pays de l’OIT pour la Côte d’Ivoire, Coumba Diop, notre modèle de développement économique n’est pas viable. Selon lui, en poursuivant telles quelles nos activités économiques, le changement climatique risque d’atteindre un point de non-retour et des proportions telles que l’impact sur la vie, sur terre, y compris sur celle des hommes, sera fortement négatif.
«A l’instar d'autres pays à revenus faibles, La Côte d’Ivoire est particulièrement vulnérable au risque climatique et se positionne au rang de 147ème pays le moins résilient sur 169, selon la Banque Mondiale en 2018. Elle est confrontée aux impacts grandissants des changements climatiques, affectant les secteurs clés tels que l'agriculture, la pêche et le tourisme. Ces impacts menacent les moyens de subsistance des populations vulnérables, notamment celles engagées dans l'économie informelle », a-t-il indiqué.
A en croire le Coordonnateur, la lutte contre le changement climatique suppose l’introduction de transformations économiques, sociales et environnementales majeures, pour la plupart liée les unes aux autres. «Il y a un besoin urgent de formation, de recyclage et de renforcement des capacités afin de booster l'innovation et la création d'emplois verts. Il est aussi primordial de mettre en place des systèmes de protection sociale qui vont de pair avec les politiques de lutte contre le changement climatique pour accroître les opportunités de résilience des personnes et des communautés face aux implications de tels changements. Le leitmotiv doit être « Que personne ne soit laissé pour compte», a-t-il précisé. En ajoutant que d’une part à la promotion des emplois verts et à la Transition Juste en Côte d’Ivoire et d’autre part soutenir les efforts d’extension de la protection sociale aux travailleurs avec un accent particulier sur ceux de l’économie informelle et rurale.
N’goran Koffi Marcos, a souligné également que cet atelier se concentrera sur l'intégration de la protection sociale comme outil d'appui à la transition écologique, visant à renforcer la résilience des communautés face aux chocs climatiques et à favoriser une transition juste. Il vise aussi à discuter les pistes proposées par l'étude de faisabilité. L'objectif est de considérer la faisabilité des mesures proposées et de déterminer des plans d'action pour leur intégration dans les politiques et stratégies nationales en Côte d’Ivoire, y compris les politiques de protection sociale.
Sidibé Adama